La permaculture au jardin potager : conception et mode de vie
Que vous soyez débutant, ou grand amateur de jardinage, vous avez forcément déjà entendu parler de la permaculture, un nouveau mode d’aménagement du territoire qui vise à concevoir des écosystèmes auto-suffisants et respectueux de tous. Conceptualisée par les scientifiques australiens Bill Mollison et David Holmgren, la permaculture provient de la contraction des termes « permanente » et « agriculture », pour des environnements durables et vertueux. Accessible à tous, elle combine de nombreuses techniques, à la fois anciennes et modernes, de jardinage et d’aménagement. Découvrez comment créer un jardin nourricier efficace et autonome, grâce à la permaculture.
La permaculture, un véritable mode de vie
La permaculture, qu’est-ce que c’est ?
La permaculture est un système global et intelligent de planification agricole qui consiste à concevoir des environnements durables, productifs et auto-suffisants, où humains, animaux, insectes, plantes, micro-organismes cohabitent en harmonie totale ; comme un cercle vertueux qui s’auto-régénère en permanence, sans pesticides ni engrais chimiques. L’idée est de reproduire la stabilité et régénérescence des écosystèmes naturels.
Plus qu’une technique, c’est un véritable mode de vie où chaque entité a sa place et se partage équitablement les ressources produites.
La permaculture répond à de nombreux objectifs :
- Améliorer son environnement pour le rendre plus sain.
- Développer la biodiversité dans son propre système.
- Enrichir ses sols et gagner en productivité.
- Créer un refuge pour les insectes auxiliaires et pollinisateurs.
- Replacer l’être humain dans un système stable et écologique.
- Réduire ses coûts de consommation.
- …
Ainsi, vous pouvez parfaitement mettre en place un système durable et auto-suffisant, capable de produire graines, baies, fruits, fleurs mellifères, légumes, plantes aromatiques, plantes médicinales, matières végétales spécifiques pour l’artisanat, et bien d’autres.
La permaculture, comment ça marche ?
Un écosystème naturel est soumis en permanence aux multiples interactions qui existent entre ses différentes espèces. Ainsi, les fleurs ont besoin des insectes auxiliaires pour donner des fruits ; les auxiliaires, eux, ont besoin des fleurs pour se nourrir ; les légumineuses absorbent l’azote de l’air et le transportent jusque dans le sol ; d’autres cultures ont besoin de ces nutriments pour se développer ; la poule produit des œufs mais aussi de l’engrais, avec ses fientes. Rien ne se perd : ce qui est produit par les uns, est réutilisé par les voisins.
En permaculture, l’objectif est donc de recréer, autant que faire se peut, le cercle vertueux de la nature, sans machines ni produits chimiques d’aucune sorte, qui détruisent les écosystèmes et polluent les nappes phréatiques. Dans un jardin en permaculture, c’est la faune et les micro-organismes qui se chargent de fertiliser les sols et participer à la croissance des plantes.
Comment concevoir un jardin en permaculture ?
Si la mise en place d’un jardin en permaculture requiert, en amont, un intense travail de préparation, une fois celui-ci fonctionnel, vous n’avez plus qu’à profiter en toute quiétude de ce coin de verdure nourricier et auto-suffisant. Voici quelques conseils pour vous préparer et aborder au mieux cette nouvelle approche de jardinage.
1. Analyser son environnement pour mieux choisir les espèces
Avant de se lancer à corps perdu dans ce projet, assurez-vous de bien connaitre votre terrain et les éléments-clés de votre futur écosystème : les cycles solaires, les points cardinaux, les bulletins météos, les vents dominants, les sols, la quantité de lumière, les dangers potentiels ne doivent plus avoir le moindre secret pour vous. Vous définirez donc les zones d’activités et les espèces à cultiver en fonction des caractéristiques de votre terrain, de leurs besoins en eau et luminosité, et de leur capacité de résistance aux nuisibles et agressions extérieures.
2. Définir les différentes zones d’activités
Dans un jardin en permaculture, on identifie en général cinq zones, numérotées de 1 à 5 en fonction de leur éloignement du centre des activités – à savoir la maison – et du degré d’activité humaine qu’elles nécessitent. Ainsi, la zone 1 est celle qui demande le plus de soins, comme un potager, une serre, ou un compost ; la zone 2 est consacrée aux petits animaux en liberté comme les poules ou les canards, ainsi qu’aux arbres fruitiers ou aux ruches ; la zone 3 abrite des arbres non taillés (noyers, noisetiers, …), des cultures fourragères, des prairies, … ; de moins en moins entretenue, la zone 4 est déjà un endroit presque sauvage, avec une faune et une flore autonomes (cheval, vache, fruits sauvages…) ; cela va jusqu’à la zone 5, zone de forêt dense, de friche, de ronces et d’animaux sauvages qui ne demande aucun entretien et en général est la plus éloignée de la maison.
3. Diversifier en maîtrisant les associations positives et négatives
Un écosystème stable et productif est un écosystème qui abrite une grande diversité d’espèces dans un minimum d’espace ; les interactions entre les différents êtres vivants du milieu sont alors accrues, pour un environnement encore plus auto-suffisant.
Or, on le sait, certains éléments du système se protègent mutuellement, alors que d’autres se nuisent. Par exemple, des fleurs comme les soucis permettent de repousser les vers qui envahissent les plants de tomates. Connaître ces associations, positives comme négatives, est indispensable pour dresser un plan pertinent et efficace.
Découvrez l’association des légumes dans son potager.
4. Faire en sorte que les éléments de votre système remplissent plusieurs fonctions, et vice versa
Pour choisir la composition de vos différentes zones, privilégiez non seulement la diversité, mais aussi la polyvalence des espèces. Par exemple, pour reprendre l’exemple des poules, celles-ci remplissent de multiples fonctions : elles produisent de la nourriture (œufs), fertilisent vos sols (fientes), mangent vos restes et déchets de cuisine, et éliminent certains insectes ravageurs comme les limaces. De la même façon, une seule et même fonction peut être remplie par plusieurs éléments ; en effet, de nombreux insectes et micro-organismes peuvent se charger de fertiliser vos sols, tout comme le compost.
5. Prendre soin de son sol : paillis, compost, vers de terre, …
Maintenir un sous-sol riche en nutriments et en pleine santé est indispensable en permaculture. Favorisez donc la prolifération des vers de terre, qui contribuent à maintenir votre sol meuble et aéré. Étalez également au sol un paillis, composé de copeaux de bois, cartons et vieux journaux, pour empêcher la prolifération des mauvaises herbes, tout en nourrissant votre sol.
Enfin, 100% naturel et écologique, le compost agit comme un engrais ultra-efficace. En réutilisant tous les déchets du jardin et de la cuisine, vous créez alors un système auto-régénérateur, où rien ne se perd.
6. Surveiller régulièrement l’arrosage
C’est la seule tâche que vous aurez à effectuer : veillez régulièrement aux niveaux d’arrosage de votre jardin en permaculture. Vous pouvez parfaitement utiliser un baril de récupération d’eau de pluie et imaginer un système d’arrosage en goutte-à-goutte pour subvenir aux besoins en eau des différentes espèces qui le composent. Là encore, les quantités d’eau nécessaires varient en fonction des variétés.
À vous de jouer !
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