Avril au jardin : Une nouvelle pelouse ?
Elles ont bien souffert l’été dernier ! Peut-être n’en reste-t-il que des lambeaux … S’il est nécessaire de la remettre à neuf, avril est un bon moment, avant qu’il ne fasse trop chaud. Une pelouse de printemps demande davantage de soins, notamment en arrosage. Il est important de savoir si les ressources en eau sont disponibles pour cet usage, en plus des quantités utilisées pour la serre et le potager … Veillons à ne pas dépendre de l’eau de distribution, d’une part parce qu’elle est chlorée ce qui n’est pas très positif pour les plantes et d’autre part parce qu’elle représente une ressource de la collectivité pour un usage alimentaire en priorité. Si la sécheresse devait à nouveau sévir cet été, il est probable que des mesures de restriction seront prises : plus d’arrosage de la pelouse à ce moment-là !
En fait, il vaut mieux semer une pelouse en septembre ou octobre, car là elle ne craint plus la sécheresse pendant la période où elle s’installe.
La pelouse est un aménagement utile, qui fait le lien entre potager et parterres et qui crée des espaces de jeu et de détente. Choisir un mélange de graines pour un gazon rustique, qui résiste bien au piétinement, à la sécheresse et qui s’adapte à quasi tous types de sols grâce à sa polyvalence. Sur un terrain bien préparé, par un professionnel qui dispose du matériel adapté, un tel gazon bien costaud a plus de chances de ne pas être concurrencé par les « mauvaises herbes ». Pour une pelouse « zéro nuisance », ayons le courage de demander au jardinier s’il utilise des désherbants au moment de la préparation du terrain. Voilà une occasion de sensibiliser un professionnel à ce sujet et d’exprimer clairement le choix du citoyen en faveur d’autres méthodes. Du 21 mars au 20 juin, c’est le « Printemps sans pesticides » en région wallonne, une action qui peut sûrement nous aider à nous informer et à argumenter auprès des personnes qui doutent.
La tonte de pelouse, lorsque celle-ci est gérée de façon naturelle sans engrais et pesticides, est une matière végétale intéressante à récupérer pour mulcher entre les légumes du potager, pendant la belle saison. Les tondeuses qui mulchent ne permettent pas de récupérer l’herbe, celle-ci est broyée sur place et nourrit … la pelouse ! Voilà donc une ressource pour le mulch qui est perdue, dommage !
Pelouse avec ou sans fleurs ?
Nous connaissons tous la pâquerette, qui s’installe dans les pelouses et offre ses capitules blancs presque toute l’année (si ! si ! même en janvier il y en a !).
D’autres plantes peuvent pousser dans les pelouses :
- celles dont le feuillage est organisé en rosettes à ras du sol : le pissenlit, l’épervière piloselle, la cardamine si le sol est frais
- ou des espèces rampantes qui survivent là où la lame coupante est réglée au plus haut : c’est le cas du lierre terrestre (qui « s’échappe » du pied de la haie), du bugle rampant, de la véronique,…
Il y a le trèfle aussi, qui n’hésite pas à prendre la place d’une herbe un peu défaillante. D’ailleurs, certains étés, les pelouses sont des mosaïques où l’herbe jaunie est ponctuée des taches vertes de touffes de trèfle ! Cette observation suggère que le trèfle rampant, celui dont les fleurs sont blanches, pourrait être utilisé seul pour « enherber » (ah la langue française manque de mots !) certains espaces, telles que des allées au potager par exemple ou de tout petits espaces de pelouse qui sont très peu piétinés ; l’herbe est en effet plus résistante à ce stress.
Le trèfle est une Fabacée (famille botanique appelée autrefois Légumineuses) qui a la propriété de fixer l’azote gazeux et de la transformer, grâce à des bactéries symbiotiques sur les racines, en azote utilisable par les plantes. Le trèfle est donc un très bon engrais vert ! Et il est aussi une espèce mellifère, à condition de laisser s’épanouir ses fleurs (oui, ce sont elles que l’on suçote pour leur goût sucré !)
Ces plantes ne seront pas les bienvenues si on souhaite un gazon anglais, bien vert … mais si peu vivant !
Avec elles, vive la pelouse colorée, à la mode impressionniste, où on peut ajouter encore une note plaisante, avec des bulbeuses printanières : perce-neige, crocus, muscari. En septembre-octobre, planter les bulbes en les répartissant au sol de façon aléatoire, naturelle. Leurs floraisons hâtives seront achevées avant la première tonte de la pelouse.
Vive les bourdonnements lors des beaux jours et les bouquets maladroits cueillis par les menottes des tout petits !
Mon Premier Potager - Patricia Martin
Cet article a été rédigé par Patricia Martin. Avec son projet Mon premier potager, Patricia Martin propose des formations en groupe, théoriques et pratiques ainsi que l’accompagnement personnalisé à domicile et encore la conception et/ou l’animation de jardins collectifs. |
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