Mars au potager : Les tout premiers travaux
Début du printemps ? Fin de l’hiver ?
Comme chaque année, le jardinier a envie de se glisser entre les ondées pour aller mettre les mains dans la terre !
La lumière est là, les oiseaux chantent, mais tant que la terre est trop froide et trempée, inutile de faire quoi que ce soit. Si le temps est sec et que la terre n’est plus collante, c’est le top départ !
Les tout premiers travaux
En premier, semer les fèves des marais, elles supportent bien le froid. Dans certaines régions, elles peuvent déjà être semées en février ! Les variétés de petits pois résistantes au froid (celles dont les grains sont ronds et lisses) peuvent être semées au même moment. Envie de suivre le calendrier lunaire ? Le 1e, les 10 et 11 mars sont les bons jours pour ces travaux.
Les oignons et les échalotes prennent place au potager assez rapidement en mars, de même que les pommes de terre. Les jours favorables : 21, 22 et 23 mars ! Bien sûr, si la météo ne le permet vraiment pas, la plantation est reportée … à la première date possible. Ces légumes ont besoin de plusieurs mois pour arriver à maturité, il faut donc les planter le plus tôt possible.
Les jardiniers chanceux qui disposent d’une couche ou d’une serre peuvent envisager, selon la météo, bien sûr, d’y réaliser les premiers semis de radis, épinard, laitue, cerfeuil … Il vaut mieux être modéré sur les quantités, on ne sait jamais, il peut encore y avoir des gelées à cette époque !
Chacun peut par contre s’adonner au plaisir de voir naître les jeunes pousses de divers légumes qui seront semés bien au chaud, dans la maison : les tomates à semer sans tarder, les 10 et 11 mars et puis les choux (en lune montante et jour feuille – ou fleur pour le brocoli), les céleris (en lune montante et jours différents selon qu’il s’agit de céleri rave ou branche !). Avec un minimum de précaution surtout dans la gestion de l’arrosage, le semis de choux « en pépinière » donne d’assez bons résultats pour le jardinier amateur. Le semis de céleri est beaucoup plus délicat et lent : le céleri est un « cousin » de la carotte, dont on connaît bien la germination « capricieuse » !
Pensons aussi aux aubergines et poivrons, à préparer les mêmes jours que les tomates – ce sont aussi des légumes « fruits », afin que les plants soient prêts pour les beaux jours.
Pour réaliser des semis en cageot, en pots ou en mottes dans de bonnes conditions, il est important de choisir un bon terreau pour semis, à acheter dans une jardinerie sérieuse et de confiance.
Sans serre, de nombreux jardiniers hésitent peut-être à faire pousser des tomates. On trouve pourtant, chez des semenciers wallons, des graines de plusieurs variétés régionales dont certaines sont bien adaptées à la culture en plein champ : Verte de Huy, Rouge de Namur, Prolifique de Falisolle, Charnue de Huy … Les tomates-cerises sont également très rustiques et acceptent de pousser dans un grand pot ! Il n’y a plus aucune raison de se priver de la joie de produire des tomates à la maison !
Dans quel état est le jardin ?
- Certaines planches sont couvertes d’adventices ?
C‘est normal, sur un terrain débarrassé de concurrence, les graines présentes dans le sol peuvent germer et produisent cette végétation spontanée qui déplait tant à nombre de jardiniers ! Cette végétation a tout son sens, puisqu’elle correspond à l‘état du sol à ce moment. Ces plantes sont indicatrices des caractéristiques du sol. Leur diversité informe aussi sur l’état du jardin et de son environnement : plus celle-ci est grande plus le milieu environnant dans sa globalité est diversifié et équilibré.
La croissance des adventices apporte une couverture au sol nu, très importante aussi en hiver. Elles permettent à toute une microfaune de trouver gîte et couvert au ras du sol ; parmi eux, se trouvent forcément des auxiliaires du jardinier ! Pensons aux abeilles et bourdons qui butineront bientôt les fleurs du pissenlit !
Les racines de ces sauvageonnes créent un réseau qui absorbe et retient les sels nutritifs et qui participe d’une bonne myrorhization du sol. Les mycorhizes déjà présents sont un atout pour la croissance future des légumes : leurs racines ont plus de chances d’être bien mycorhizées et donc d’être plus performantes dans les échanges nutritifs (et autres) positifs.
Pour toutes ces raisons, inutile de programmer la corvée « désherbage total » – manuel, cela va sans dire – dès les premiers beaux jours. Organiser le potager en plusieurs petites planches permet aussi de fractionner le travail et de désherber au fur et à mesure des besoins, sans culpabiliser !
- Là où le sol est nu, c’est le bon moment pour semer un engrais vert, à condition que la surface soit dévolue à une culture qui démarre à la mi-mai ou en juin.
Ainsi, l’engrais vert a le temps de pousser et de produire une biomasse utile, qui sera utilisée comme mulch ou qui pourra rejoindre le compost. En théorie, un engrais vert doit être fauché avant la formation des fleurs : en effet, à ce stade, la plante ne produit plus de biomasse, elle utilise son énergie pour produire fleurs et graines. Pourtant, les fleurs sont intéressantes pour les insectes !
La moutarde a une croissance très rapide, mais elle n’a pas de mycorhizes et elle appartient à la même famille botanique que les choux : elle ne doit donc pas être utilisée avant leur culture. La phacélie, qui n’appartient à aucune des familles de légumes, peut être utilisée avant toute culture et elle crée plusieurs mycorhizes. Il y a d’autres plantes utilisées pour cet usage : le trèfle incarnat, le sarrasin, la luzerne, le sainfoin … chacune ayant des indications spécifiques.
Les engrais verts sont semés simplement à la volée, sur un sol ameubli même grossièrement.
- Avant de vraiment démarrer les travaux de jardinage et le suivi des cultures, il est peut-être nécessaire d’entretenir les allées entre les planches. Le broyat qui a été répandu la saison précédente s’est tassé et en partie incorporé dans le sol, il faut donc en remettre une bonne couche qui tienne jusqu’à l’hiver.
Mon Premier Potager - Patricia Martin
Cet article a été rédigé par Patricia Martin. Avec son projet Mon premier potager, Patricia Martin propose des formations en groupe, théoriques et pratiques ainsi que l’accompagnement personnalisé à domicile et encore la conception et/ou l’animation de jardins collectifs. |
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