Quel été difficile pour nos légumes ! Les fortes chaleurs et la sécheresse ont bloqué le développement de nombreux légumes qui ont produit des récoltes maigres ou de mauvaises qualité … voire pas de récolte du tout !

Malgré les fortes pluies de début juin, environ un mois après, les réserves sont vides chez nombre de jardiniers … qui ont poursuivi l’arrosage à l’eau de distribution. Dommage.

Une bonne couverture de sol par de la paille ou de la tonte de pelouse a bien aidé les premières semaines. Une terre plus riche en humus a résisté plus longtemps à la sécheresse. Mais celle-ci stoppe également la croissance de la pelouse : plus possible de compter sur l’herbe de tonte pour renouveler le paillis. Cercle vicieux.

Nous ne pouvions pas le prévoir ? Naïvement, nous n’y avons pas pensé, cela bouleverse tellement nos schémas de référence ! Alors ce fut un scénario « sauve-qui-peut » dans de nombreux jardins ! Et si, cette fois, on tenait vraiment compte de la leçon ?!

Adapter le potager et le jardin

Rendre la terre plus riche en humus se construit dès maintenant ! Composter un maximum de matières organiques, à l’exception de celles utilisées en paillis, c’est essentiel. Ce compost sera épandu en fines couches sur la terre grossièrement ameublie, en automne. Le compost demi-mûr est idéal, il apporte de la nourriture à la microflore/microfaune du sol, qui en a bien besoin après la famine de l’été.

Couvrir le sol du jardin au maximum pour l’hiver reste de mise, bien entendu.

Le potager est-il en permanence en pleine lumière ? Si oui, prévoir de l’ombrage, côté sud, par des cultures palissées de légumes : pois à rames, haricots à rames, cornichons, … ou de fleurs annuelles : pois de senteur, haricots d’Espagne, ipomée, … Des cosmos dans la fraiseraie, des roses trémières qui ont poussé spontanément participent à ce travail d’ombrage …

Des rangées de framboisiers palissés et exposés est/sud-est feront en plus une protection contre le vent d’est si desséchant, qu’ils supportent plutôt bien !

Certaines variétés de légumes ne conviennent probablement pas aux nouvelles données météo. Il est utile de rechercher des variétés mieux adaptées et de faire des essais durant les prochaines saisons, en gardant aussi les variétés actuelles bien sûr.

La question de l’eau

Pour protéger les planches cultivées contre l’érosion par l’eau et assurer une bonne hydratation de la terre, l’organisation des planches cultivées est importante.

Des bandes de 80 à 90cm de large permettent de ne pas piétiner le sol, qui restera plus facile à hydrater et aérer. Ces dimensions facilitent l’ergonomie de l’arrosage.

Disposer les planches perpendiculairement à la pente – même si celle-ci est légère – protège le sol lors de fortes pluies. Les allées enherbées retiendront mieux l’eau que tout autre revêtement.

Une très épaisse couche de mulch partout dans le jardin évite les arrosages pendant environ un mois, même à des températures de plus de 25°C !

Il n’est pas nécessaire de s’équiper de système « goutte à goutte » comme les professionnels. Il vaut mieux un arrosage abondant tous les 3 jours plutôt qu’un peu d’eau chaque jour : c’est plus profitable à la plante et moins de gaspillage.

Puisque les pluies sont moins fréquentes et plus abondantes, augmentons les capacités de stockage de l’eau. Pensons à tout ce qui permet de garder le précieux liquide : des tonneaux de taille et en nombre suffisant sous chaque gouttière de chaque abri de jardin ou appentis. Gérons leur contenu afin qu’ils soient vides lorsque des pluies sont annoncées.

Une mare de bonne taille peut également servir de réserve d’eau, en plus de son intérêt pour la vie sauvage au jardin.

A nous d’imaginer toutes les pistes possibles, sans oublier nos bonnes habitudes anti-gaspi, à renforcer encore !

Mon Premier Potager - Patricia Martin

Cet article a été rédigé par Patricia Martin. Avec son projet Mon premier potager, Patricia Martin propose des formations en groupe, théoriques et pratiques ainsi que l’accompagnement personnalisé à domicile et encore la conception et/ou l’animation de jardins collectifs.

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