La coccinelle asiatique : quand la solution devient le problème
Cela a tout de la fausse bonne idée. Introduite volontairement aux États-Unis et en Europe au début du XXème siècle, afin de lutter contre les ravages des pucerons sur les cultures occidentales, la coccinelle asiatique est vite devenue un problème de taille dans nos campagnes. Envahissement des habitations, destruction des larves indigènes, rythme de croissance effréné, l’espèce a troqué, en quelques années, son statut d’alliée pour celui d’indésirable.
Retour sur le plus grand exemple connu de lutte biologique mal contrôlée.
La coccinelle asiatique, une alliée de taille pour les cultures
Qui est-elle ?
Mis à part sa taille plus imposante – elle mesure de 5 à 8 millimètres –, la coccinelle asiatique, ou Harmonia Axyridis, ressemble à s’y méprendre à sa cousine occidentale. Avec ses élytres jaunes, orangées, ou rouges, et un nombre de taches compris entre 0 et 9, il est parfois difficile de la distinguer parmi les autres espèces indigènes. Prédatrice dotée d’un appétit particulièrement féroce, elle peut aller jusqu’à dévorer jusqu’à 250 pucerons par jour ; rien d’étonnant, donc, à ce que les scientifiques nord-américains aient vu en elle une alliée de taille pour la protection des cultures, en soutien à la coccinelle indigène.
L’introduction de la coccinelle asiatique au début du XXème siècle
L’histoire commence aux États-Unis vers 1916, lorsque des chercheurs importent des souches d’Harmonia Axyridis pour lutter contre la diminution des populations indigènes et contribuer à la destruction des pucerons qui dévastent les cultures. Plus grande, plus vorace, et plus robuste que la coccinelle occidentale, la coccinelle asiatique est en effet une arme redoutablement efficace contre les nuisibles.
Si cette introduction forcée n’a posé aucun souci durant de longues années, c’est que la nouvelle venue, s’adaptant mal au climat, survivait rarement à l’hiver nord-américain. Mais lorsque dans les années 80, la coccinelle asiatique commence à s’acclimater, sa population augmente rapidement à la fois aux États-Unis et en Europe, jusqu’à devenir une véritable nuisance pour l’agriculture locale.
La coccinelle asiatique: dégâts et solutions
Quels sont les dégâts occasionnés par la coccinelle asiatique ?
Chaque année, aux alentours de la mi-octobre, le problème refait son apparition. Si la coccinelle européenne s’installe dans de vieilles souches pour passer les longs mois d’hiver, sa cousine asiatique préfère s’agglutiner dans la chaleur des habitations, en groupe de centaines, voire de milliers d’individus. Au-delà du caractère désagréable d’une telle invasion, l’indésirable répand un liquide jaunâtre, malodorant, désagréable et allergisant.
Si elle raffole de pucerons, la coccinelle asiatique peut également entrer en concurrence avec les autres prédateurs de ses proies favorites, n’hésitant pas à dévorer les larves de nos coccinelles européennes, au risque de causer une diminution drastique de leur population.
Enfin, un autre problème lié à la surpopulation de coccinelles asiatiques provient de son attirance pour les fruits mûrs, en particulier le raisin. Parfois mêlée accidentellement aux grappes de raisins pendant la récolte et le processus de fabrication, elle peut avoir des conséquences sur le goût du vin.
Comment s’en débarrasser ?
L’introduction étant déjà bien avancée, il est peu probable que l’on puisse venir complètement à bout de l’indésirable. Si vous devez faire face à une invasion de coccinelles asiatiques, il existe néanmoins plusieurs méthodes visant à limiter leur population et enrayer la progression du problème, notamment des petits pièges collants transparents, ou des « bains » à base de mélasse sucrée, à disposer près des fenêtres. Avec le risque, malheureusement, d’y attirer quelques coccinelles européennes.
Une solution plus radicale consiste également à aspirer les grappes de coccinelles asiatiques ayant élu domicile chez vous, et à placer les sacs au congélateur pour quelques jours, avant de les jeter. Il est inutile de relâcher les coccinelles vivantes à l’extérieur, car elles reviendraient aussitôt.
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